Projets

Agence

La Défense Empreintes, site Jean Moulin

Réaménagement de l'avenue Jean Moulin et développement d'un quartier mixte aux abords de la dalle

Maîtrise d'ouvrage

Nexity

Equipe

Lafayette (architecte-urbaniste), Studio Gang, Septembre, New South (architectes), Altitude 35 (paysagiste), Zefco (environnement), Setec (VRD), L’Effet Urbain (montage), EPPC (programmation)

Lieu

Puteaux

Année

2022-2023

Progamme

maîtrise d'œuvre urbaine et architecturale

Surface

1 hectare

Statut

Dialogue compétitif

Crédits

Illustrations : Seula Yi

Projets Urbains Logements

La reconversion de l'avenue Jean Moulin en un boulevard urbain apaisé, est un enjeux majeur pour ce site aux abords de la dalle de La Défense. En réadressant des programmes de part et d’autre de l’avenue et en réorganisant les flux (piétons cycles, TC et voitures), notre projet propose une nouvelle porte d’entrée sur la dalle de la Défense depuis le centre-ville de Puteaux.

La figure d’espace public qui relie la mairie de Puteaux à la mairie de Courbevoie, de l’avenue Jean Moulin à l’avenue Gambetta, bénéficie aujourd’hui d’une nouvelle dynamique. Côté Courbevoie, l’avenue Gambetta profite d’Eole pour repenser ses espaces publics entre Charras et le boulevard circulaire, en transformant l’accès à La Défense en un parc linéaire. La circulation des vélos en site propre sous la dalle, expérimentée sur la D9, participe également à apaiser les connexions entre Puteaux et Courbevoie dans sa traversée de La Défense. Le connecteur Jean Moulin, prévu entre le boulevard circulaire Patrick Devejian et l’avenue Jean Moulin, contribuera à ancrer la D9 dans un réseau cyclable intercommunal.

Toutefois, la séquence des espaces publics entre les deux communes reste discontinue et fragmentée pour les piétons. De la rue Anatole France à l’avenue Jean Moulin, l’accès à La Défense depuis la mairie de Puteaux glisse progressivement d’une typologie de rue, adressée par des socles commerciaux aux abords du centre- ville, vers un axe essentiellement routier à proximité de la dalle. En passant d’un système de route à un système de rue, la requalification du secteur Jean Moulin est un maillon central pour assurer une continuité des espaces publics à grande échelle. Le projet devra aussi permettre une montée à la dalle, efficace, intégrée à l’espace public et accessible à tous depuis Puteaux. Localement, la constitution d’un tissu bâti et d’un réseau d’espace public, permettra l’adressage de socles activés dans un secteur résidentiel (Ève, Boieldieu, Défense 2000...) déficitaire en commerces et en services. Repenser la place de la voiture sur le site,
c’est aussi donner l’opportunité de désimperméabiliser des sols en pleine terre, rares et précieux aux abords de la dalle.

En redoublant d’inventivité, une activité « invisible » s’est progressivement glissée sous l’esplanade, dans les interstices et les espaces vides entre tours, dalles, parkings, galeries, RER et autoroute. Initiée dans les années 90 (on pense notamment au Fonds national d’art contemporain, qui depuis 1991 stocke environ 20 000 œuvres d’art sur près de 4 500 m2 d’entrepôts, ou les ateliers du compositeur et créateur d’instruments de musique Patrice Moullet, inaugurés en 1990), la conquête des sous-sols de La Défense voit aujourd’hui sa consécration dans le récent projet ,de reconversion de 20 000 m2 d’espaces sous-dalle en lieu de vie, au niveau de la fontaine Agam. Dans ce projet, le monde « invisible » s’ouvre sur l’extérieur et promet de devenir le nouveau cœur battant de l’esplanade. Il nous montre également qu’aujourd’hui, le développement du premier quartier d’affaires d’Europe passe aussi par la valorisation des parties immergée de l’iceberg. L’espace interstitiel entre l’avenue Jean Moulin et le parking Villon offre un potentiel exploitable, directement liée au boulevard circulaire par le futur connecteur Jean Moulin. Situé en limite de dalle, ce volume capable est l’opportunité de créer un lien programmatique entre La Défense et Puteaux, répondant aussi bien aux attentes des habitants de la commune qu’à celles des usagers quotidiens ou occasionnels de l’esplanade.

Par ailleurs, les préoccupations environnementales portées par La Défense amènent à interroger les enjeux de la prochaine génération bâtie. Pour pallier l’incertitude programmatique, les nouveaux produits immobiliers appellent à plus de souplesse et à plus de flexibilité, impactant la taille et la géométrie des plateaux. L’utilisation de matériaux biosourcés a également des conséquences sur les choix volumétriques et architecturaux. La nouvelle « raison d’être » de Paris La Défense sera au cœur du processus de conception, dessinant une nouvelle skyline « hybride » et assurant une transition typologique avec le centre de Puteaux. Un ensemble de règles communes a été choisi par l’équipe de concepteurs pour garantir l’intégration urbaine de l’opération.

Les volumétries permettent une transition progressive entre la grande hauteur de La Défense et le tissus de Puteaux. Du B1 au B4, la hauteur des bâtiments descend graduellement de 54m à 37m. L’implantation urbaine préserve les vues des logements existants à l’exemple de la Tour Eve et des Résidences Boieldieu. Le développement immobilier des deux côtés de l’avenue conserve et cadre la percée visuelle vers l’Esplanade. Les bâtiments profitent de leur positionnement en belvédères urbains et de leur hauteur pour dédager des espaces communs suspendus ouverts sur le lointain (R+8 et terrasses). Afin d’affirmer l’alignement sur la rue, les socles des architectures répondent à des règles communes (trame de 5,40m, hauteur du RDC de 5,00m et du RDD de 4,40m), assurant l’homogénéité et la cohérence de l’opération.